«Moi, Pierre, pilleur d'épaves» (I am Pierre, shipwreck robber)
- On 23/01/2009
- In Illegal Recoveries
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By Sarah Finger - Libération
«Trouver un trésor, c’est le rêve de beaucoup de gens. Moi, j’en ai trouvé un. Ce fut une aventure extraordinaire, mais aussi le début d’un cauchemar.
Quand j’ai été arrêté, on a dit que j’avais déjà eu des démêlés avec les douanes, que j’étais un pilleur bien connu.
Depuis cette affaire, j’ai eu un contrôle fiscal. Je suis mis en examen pour destructions et dégradations de biens découverts à l’occasion d’une fouille archéologique.
Je vais sans doute être condamné trois fois : par les douanes, le tribunal et le fisc. Tout ça m’a dégoûté de plonger. Pourtant, c’était l’histoire de toute ma vie.
J’ai 55 ans, j’habite Palavas-les-Flots, dans l’Hérault et je plonge presque chaque jour depuis trente-cinq ans. Avec un collègue, au début des années 80, on avait monté un club de plongée qui marchait bien.
L’été, on emmenait les gens en mer et l’hiver, je partais ramasser des coquillages sauvages. Et en cherchant des coquillages, forcément, je tombais sur des trucs : des épaves, des objets antiques…
Plus tard, j’ai été matelot, puis je me suis mis à mon compte, j’ai fait pas mal de choses, toujours en mer. J’ai passé des milliers d’heures dans l’eau, je connaissais par cœur tous les coins et plus ça allait, plus la recherche d’épaves m’intéressait.
Avec quelques passionnés, on plongeait un peu au hasard. On remontait des cols d’amphores ou des amphores entières, des meules romaines, des ancres…
C’était à chaque fois comme découvrir un trésor. Tu te dis : "Ça fait deux mille ans que c’est au fond de la mer ; et c’est toi qui le sors de l’oubli !"
Du bonheur, quoi.
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